Radiothérapie stereotaxique du cancer de la prostate

Radiothérapie stereotaxique du cancer de la prostate

19/05/2020

Radiothérapie stéréotaxique par art-thérapie volumique modulée dans le cancer de la prostate en 5 à 7 séances (2 à 3 semaines de traitement)

Deux études importantes en 2019, ont été publiés sur la radiothérapie stéréotaxique de la prostate en 5 à 7 séances sur une à deux semaines de traitement versus 38 séances en 7 à 8 semaines de traitement.

1 La première étude scandinave de Widmark et al. A été publié dans le Lancet en aout 2019

Ultra-hypofractionated versus conventionally fractionated radiotherapy for prostate cancer: 5-year outcomes of the HYPO-RT-PC randomised, non-inferiority, phase 3 trial. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(19)31131-6/fulltext

L’essai a été réalisé dans 12 centres en Suède et au Danemark. Des hommes jusqu’à 75 ans présentant un risque intermédiaire à élevé de cancer de la prostate bon état général ont été inclus dans l’étude. Les patients ont été répartis au hasard entre le schéma de traitement en 7 séances /fractions (radiothérapie hypofractionnée stereotaxique) avec une dose totale 42,7 Gy , 3 séances par semaine sur 3 semaines) ou la radiothérapie avec un fractionnement conventionnelle (78 Gy en 39 fractions ou séances, 5 jours par semaine pendant 8 semaines).

La technique de radiothérapie stéréotaxique dans le schéma en 7 s utilisée dans l’étude était avec des accélérateurs linéaires, pas de traitement par cyberknife.

Aucune thérapie de privation d’androgène n’était autorisée.

Le principal critère d’évaluation était le délai avant l’échec biochimique avec le dosage du PSA total ou clinique, analysé dans la population par protocole.

La toxicité a été mesuré par les médecins avec des questionnaires validés

Résultats

Entre le 1er juillet 2005 et le 4 novembre 2015, 1200 patients ont été répartis au hasard entre le fractionnement conventionnel en 38 séances (n=602) ou hypofractionnement en 7 séances (n=598).

1054 (89%) participants présentaient un cancer de la prostate de risque intermédiaire et 126 (11%) un risque élevé.

La durée médiane du suivi était de 5 ans. La survie sans récidive biochimique à 5 ans était de 84 % dans les deux groupes de traitement.

Il y avait un plus de toxicité aigüe (< 3 mois après la radiothérapie) au niveau urinaire et digestif dans le groupe de patients ayant reçu le traitement de radiothérapie stéréotaxique. Aucune différence significative n’a été constatée entre les deux groupes de traitement en ce qui concerne la toxicité urinaire ou intestinale tardive (> 3 mois après la radiothérapie).

Interprétation

La radiothérapie hypofractionnée stereotaxique n’est pas inférieure à la radiothérapie fractionnée conventionnelle pour le cancer de la prostate à risque intermédiaire ou élevé en ce qui concerne la survie sans récidive du cancer. Les effets secondaires précoces sont plus prononcés dans le schéma court (radiothérapie stereotaxique) par rapport au fractionnement conventionnel, tandis que la toxicité tardive est similaire dans les deux groupes de traitement. Ces résultats confirment que la radiothérapie stéréotaxique en 7 séances sur 3 semaines fait aussi bien que le schéma long de traitement sur 8 semaines, avec des effets secondaires tolérables.

La deuxième étude PACE B Brand et al. a été Publié en novembre 2019 dans le lancet.

Intensity-modulated fractionated radiotherapy versus stereotactic body radiotherapy for prostate cancer (PACE-B): acute toxicity findings from an international, randomised, open-label, phase 3, non-inferiority trial. https://www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045(19)30569-8/fulltext

CONTEXTE

Le cancer de la prostate localisé est généralement traité par radiothérapie par faisceau externe. La radiothérapie stéréotaxique hypofractionnée (5 séances sur 2 semaines) permettrait des traitements plus courts mais pourrait augmenter la toxicité aiguë par rapport à la radiothérapie conventionnelle fractionnée (38 séances sur 8 semaines) ou modérément hypofractionnée (20 séances sur 5 semaines). Nous présentons les résultats d’un essai randomisé sur la toxicité aiguë de la radiothérapie conventionnelle fractionnée ou modérément hypofractionnée par rapport à la radiothérapie corporelle stéréotaxique à cinq fractions ou séances pour le cancer de la prostate localisé de bon pronostic ou intermédiaire.

MÉTHODES

PACE est un essai international de phase 3, randomisé.

Dans PACE-B, des hommes éligibles âgés de 18 ans et plus, en bon état général, ayant un adénocarcinome de la prostate à risque faible ou intermédiaire, et programmés pour recevoir une radiothérapie ont été recrutés dans 37 centres de trois pays (Royaume-Uni, Irlande et Canada).

Les participants ont été répartis au hasard (1:1) par randomisation centrale informatisée entre la radiothérapie conventionnelle fractionnée ou modérément hypofractionnée (78 Gy en 39 fractions / séances sur 7-8 semaines ou 62 Gy en 20 fractions / séances sur 4 semaines, respectivement) ou la radiothérapie stéréotaxique (36,25 Gy en cinq fractions / séances sur 2 semaines).

La privation d’androgènes n’était pas autorisée.

Le principal critère d’évaluation de PACE-B est l’absence d’échec biochimique (PSA total) ou clinique.

Les principaux résultats étaient la toxicité aiguë gastro-intestinaux ou génito-urinaires jusqu’à 12 semaines après la radiothérapie.

Résultats

Entre le 7 août 2012 et le 4 janvier 2018, 874 hommes ont été inclus dans étude.

411 ont eu de la radiothérapie conventionnelle fractionnée ou modérément hypofractionnée (n=441)

Et 433 radiothérapie stéréotaxique (n=433), 242 patients ont été traités par la technique arc thérapie volumique modulée, VMAT (accélérateur linéaire), et 170 par la technique par CyberKnife. Il n’y avait pas de différence significative de toxicité ou effets secondaires entre les deux techniques de radiothérapie.

53 (12 %) des 432 patients du groupe de radiothérapie conventionnelle fractionnée ou modérément hypofractionnée contre 43 (10 %) des 415 patients du groupe de radiothérapie corporelle stéréotaxique ont eu des effets secondaires gastro-intestinaux aigues de grade 2

118 (27%) des 432 patients du groupe de radiothérapie conventionnelle fractionnée ou modérément hypofractionnée contre 96 (23%) des 415 patients du groupe de radiothérapie stéréotaxique ont eu des effets secondaires génito-urinaire aiguë de grade 2.

Aucun décès lié au traitement n’est survenu.

INTERPRÉTATION

Les résultats de l’essai PACE B suggèrent qu’un raccourcissement substantiel des durées de traitement avec la radiothérapie stéréotaxique n’augmente pas la toxicité aiguë gastro-intestinale ou génito-urinaire.

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