Cancer de la prostate se situe au premier rang des cancers chez l’homme.
- L’incidence 50 000 nouveaux cas / an en France. Il se situe au 3 ème rang des décès par cancer chez l’homme.
- Le pourcentage de risque augmente avec l’âge, il est de 1-7% entre 50 et 64 ans et atteint 50% au-delà de 80 ans
- Le cancer de la prostate localisé est le plus souvent asymptomatique.
- Son diagnostic se fait souvent à un stade infra-clinique (sans symptôme).
Chez les personnes de plus 50 ans, il repose sur un examen clinique avec le dosage du psa total et le toucher rectal, ou est recherché un nodule dur au niveau de la prostate.
Le cancer de la prostate a une évolution lente et en absence de traitement, le cancer peut se généraliser et atteindre d’autre organes (notamment les os).
Le bilan peut être complété par une IRM en cas d’anomalie clinique (nodule) et/ou biologique (élévation anormale du PSA total).
Des biopsies de prostate systématiques ou ciblées (en fonction des anomalies IRM), seront réalisées à l’issu de ces examens pour venir confirmer le diagnostic.
L’examen histologique permet de déterminer le score histo-pronostique (score de Gleason).
Le cancer du patient selon le taux de PSA total, l’examen clinique et le score de gleason, est classé en groupe à risque (classification de d’amico).
Le bilan d’extension de la maladie est réalisé en fonction du groupe à risque dans lequel figure le patient.
Il consiste en général en la réalisation d’une IRM de la prostate, d’un scanner thoraco abdomino pelvien associé à une scintigraphie osseuse. Le bilan pourra être compléter par un Pet TDM à la choline si besoin notamment pour les patients à haut risque métastatique.
Au terme du bilan d’extension, nous pouvons statuer sur le caractère localisé, ou non, sur les stratégies thérapeutiques possibles, ainsi que le pronostic du cancer (favorable, intermédiaire ou haut risque).
La valeur pronostique est majeure dans prise en charge thérapeutique du cancer.
Une fois le bilan effectué, le dossier est présenté en réunion de concertation pluridisciplinaire où l’on discute avec nos confrères chirurgiens radiothérapeutes, anatomo-pathologistes, oncologues, des différentes stratégies thérapeutiques envisagées. Nous lui proposons un parcours de soins individualisé de manière collégiale.
Les dernières avancées dans le traitement du cancer de la prostate localisé :
- lorsque la maladie est localisée à la prostate, des traitements focalisés vont donc permettre la rémission dans plus de 95% des cas, que ce soit la radiothérapie ou la chirurgie.
Dans le diagnostic, la réalisation de biopsies ciblées permet d’optimiser le geste diagnostique lorsqu’il existe une cible à l’IRM.
Le principe est de faire fusionner les images d’IRM et d’échographie pendant la biopsie ce qui permet à l’opératoire de visualiser parfaitement si son prélèvement touche bien la cible. Le résultat plus précis permet de mieux appréhender l’étendu de la lésion notamment avant chirurgie.
Sur le plan chirurgical
- Les dernières avancées en chirurgie sont principalement sur la technologie robotique (Da Vinci) qui va permettre une chirurgie mini invasive permettant l’exérèse de la prostate, les vésicules séminales et éventuellement des ganglions en fonction du stade de la maladie.
- La technologie robotique permet une récupération de la continence plus rapides.
- Les durées de séjour et la récupération post opératoires sont accélérées.
Chez certains patients, selon le bilan initial (extension du cancer) pourra être proposé une préservation des bandelettes neuro vasculaires pour conserver les érections.
- les principaux effets secondaires sont les fuites urinaires en post chirurgie pour lequel des séances de kinésithérapie peuvent aider à retrouver une continence plus rapide. Généralement, la quasi-totalité des patients retrouvent une continence à 3 mois.
- HIFU (high intensity focused ultrasound), la cryothérapie sont des alternatives thérapeutiques pour des patients de bas risque pour lesquels les traitements de référence ne sont pas réalisables.
Ils peuvent également s’effectuer dans le cadre de traitement focaux : seule la tumeur identifiée sur les biopsies est traitée.
Ces thérapeutiques peuvent avoir une place dans le traitement des cancers de prostate localisés de faible risque mais ne peuvent être envisagé que dans le cadre d’essai thérapeutiques
La radiothérapie externe peut être employée comme traitement principal du cancer de la prostate associée ou non à une hormonothérapie courte (6 mois) ou longue (18 mois) selon le pronostic avec une efficacité comparable à la chirurgie.
Les patients ont maintenant le choix entre ses deux modalités thérapeutiques et décident après avoir rencontré les différents spécialistes.
La radiothérapie a connu des progrès dans la précision des traitements
- Cette précision a permis d’augmenter les doses par séances et de diminuer le nombre de séances.
- On est passé de 34 séances en 7 à 8 semaines à 20 séances sur 4 semaines (hypofractionnement modéré) voir 5 séances en une semaine et demi (radiothérapie stéréotaxique avec hypofractionnement extrême). Les séances durent en moyenne 15 minutes. Une séance est réalisée par jour et trois à cinq séances par semaine.
- Au centre de haute énergie, ses schémas sont entrés dans nos pratiques quotidiennes. En 2022, plus de 80% de nos patients ont bénéficié de ses protocoles novateurs accélérés.
De plus au centre nous avons associés à ses progrès des innovations techniques par utilisation des logiciels d’intelligence artificielle qui aident les médecins à définir les zones cibles et organes.
Nous utilisons une radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité ou stéréotaxique avec arc-therapie volumique modulée. Elles ont permis de diminuer les doses de rayons X aux Organes de voisinage (vessie et rectum), tout en gardant la même couverture des volumes cibles (prostate, vésicules séminales, ganglions pelviens de drainage) : d’optimiser les traitements en minimisant irradiation des tissus sains et donc en réduisant les toxicités.
Les patients présentent moins d’effets secondaires : augmentation des envies plus fréquente d’uriner (pollakiurie) ou accélération de transit (épisodes de diarrhées) en cours et à la fin de la radiothérapie. Si ces symptômes surviennent des traitements sont mis en place pour soulager. Les patients sont suivis chaque semaine pendant la radiothérapie pour évaluer les symptômes. Le succès dépend en partie de la qualité des érections avant la radiothérapie.
Cette précision est contrôlée avant chaque séance par un scanner (cbct) réalisé dans la salle de traitement systématiquement juste avant la séance, celui-ci permet de vérifier le bon positionnement du patient (IGRT ou radiotherapie guidée par image).
Nous avons mis en place au centre de haute énergie un contrôle supplémentaire pour permettre une précision millimétrique du positionnement par infra-rouge (radiothérapie surfacique, vision RT).